Clara Haskil

Auteur(s) / Réalisateur(s)
Pascal Cling, Prune Jaillet et Pierre-Olivier François
Année
2017
Diffuseurs
ARTE G.E.I.E, RTS - Radio Télévision Suisse, SSR/SRG
Coproduction
Louise production
Soutiens
CNC, Cineforom Suisse, Eurométropole de Strasbourg, Région Alsace, Procirep, Teleproduktionsfonds, Fondations Culturelles Riviera, Ernst Göhner Stiftung.
Durée
52' / 70'
Résolution
HD
Langue originale
Français
Festival et prix
Journée du film de Soleure, Musique et Patrimoine, Master of Art

Tous les deux ans se déroule en Suisse le concours international de piano Clara Haskil. Parfois, son jury ne décerne pas de prix. Pourquoi ? Qu’est-ce qui fait qu’en revanche certains interprètes, dont l’art est par essence éphémère, laissent en nous une lueur irremplaçable ?

Pour ses amis Pablo Casals ou Charlie Chaplin, comme pour nombre de musiciens contemporains, Clara Haskil (1895-1960) reste une interprète de génie, au jeu intemporel. À travers la trajectoire de cette femme hors du commun, grâce à de nombreux témoignages et morceaux inédits, ce film cherche à sonder le mystère de l’interprétation.

À la lueur d’une dizaine de personnages habités par son jeu, de ses lettres lues en voix off, et de multiples extraits de Clara Haskil au piano, le film s’attache à la fois à retracer sa vie exceptionnelle et à comprendre ce qui rendait son jeu si unique. Le chef d’orchestre Christian Zacharias, les pianistes Michel Dalberto et Eliane Reyes, ses amis Eugène Chaplin et le peintre Michael Garady, ou encore le critique musical Alain Lompech, tous nous livrent leurs analyses et leurs réflexions intimes. Au cours de cette quête, le film tente de faire ressentir la place fragile et indispensable des grands interprètes dans l’univers musical.

Ce premier film documentaire sur Clara Haskil nous fait le récit d’une vie tourmentée, celui d’une personnalité complexe, considérée comme l’une des plus grandes pianistes du XXème siècle. Née en 1895 à Bucarest dans une famille juive, l’enfant prodige partit très tôt étudier à Vienne puis à Paris. Elle joua aux côtés des plus grands : Ansermet, Klemperer, Fauré, ou encore Grumiaux. Mais secouée par la Première et la Seconde Guerre mondiale, une santé fragile, un entourage hésitant, elle peine à percer malgré de nombreux soutiens et des critiques dithyrambiques. Ce n’est qu’à son arrivée à Vevey, en Suisse, sauvée in extremis du nazisme, qu’elle pourra, tardivement, après-guerre, montrer toute l’étendue de son talent – jusqu’à sa mort tragique, en 1960, lors d’un accident à Bruxelles.

Bien qu’il n’existe aucun enregistrement filmé des concerts de Clara Haskil, il subsiste d’elle de très nombreux documents : ses disques régulièrement réédités, des archives radio inédites, mais surtout une riche correspondance, d’innombrables photos, des agendas, son piano, ses partitions, et un prestigieux concours qui porte son nom, créé à Vevey en Suisse au lendemain de sa disparition. Autant de traces dont le film s’empare pour tenter de décrypter le mystère de cette interprète à part dans l’histoire de la musique. Jusqu’à cette surprise inouïe : Charlie Chaplin, ami intime qui l’admirait, a réalisé un enregistrement privé de Clara Haskil ! Exhumé dans le film par son fils Eugène, il nous livre une nouvelle preuve émouvante du talent de cette interprète hors pair.