
Des hommes, des Dieux, et autres créatures
Sur la petite île grecque de Gavdos, la vie semble aussi belle que rude. L’eau potable y est rare, il n’y a ni station-service ni banque. Et pourtant, ce bout de terre perdu au sud de la Crète attire des voyageurs venus du monde entier, en quête d’un lieu libre, sans règles — le dernier paradis.
Sur les plages vivent des marginaux, nomades de l’été ou ermites à l’année, abrités dans des cabanes et des tentes de fortune. À l’intérieur des terres, une soixantaine d’habitants tentent de concilier traditions anciennes et revenus du tourisme.
Plus haut, au sommet de la montagne, un groupe d’anciens physiciens nucléaires russes médite depuis vingt ans, observant l’humanité depuis leur retraite comme des dieux détachés du monde.
Mais même ici, les tensions du monde s’invitent. Le chaos global — mondialisation, capitalisme, pandémie, guerre — se reflète dans les conflits d’une communauté divisée.
Au cœur de cette tourmente, Pavlina, une danseuse habitée par la grâce et le doute, rêve de réunir les habitants. Elle croit encore à la possibilité d’un lien, d’une harmonie fragile.
En suivant cette quête à la fois intime et universelle, le film explore, sur dix ans, les règles et la chute de la société moderne, la perte de ses valeurs et les forces contraires qui la déchirent : le besoin d’être ensemble et celui de rester soi.
Sur Gavdos, minuscule bout du monde, se rejoue en silence le destin de l’humanité.